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Psychologie philosophie psychanalyste

Philosophie -LA CONSCIENCE
FICHE NOTION. LA CONSCIENCE

LA CONSCIENCE, NOTIONS ET PROBLEMES

Une première analyse…

--> Si on part de l’étymologie latine : cumscientia signifie accompagné de connaissance. En effet « Être conscient » c’est savoir qu’on voit, qu’on entend, qu’on marche, qu’on pense, qu’on existe etc. Mais c’est aussi évidemment savoir ce qu’on voit (même vaguement), ce qu’on entend, qu’il y a un chemin, à quoi on pense, qu’il y a une réalité. C’est donc être conscient de soi comme sujet et de l’objet qu’on perçoit. C’est aussi savoir si ce qu’on fait est bien ou mal.

--> Le savoir en question ne nécessite ni apprentissage ni raisonnement ; c’est un savoir d’évidence, direct et immédiat : un savoir intuitif. En philosophie on désigne par le termed’intuition un rapport direct à la réalité qui engendre une connaissance immédiate de la vérité, sans recours au raisonnement : je sais que je suis en train d’écrire puisque je suis en train d’écrire. On la distingue de la déduction c’est-à-dire de l’opération  intellectuelle par laquelle on passe d’un principe à sa conséquence ou d’une idée à celle qui en découle logiquement.

--> « Être conscient » c’est ensuite être capable de réflexion, c’est-à-dire littéralement de faire retour sur ce qu’on perçoit. Au lieu de simplement le percevoir, on le considère avec un certain recul, une certaine distance : on en fait l’objet d’une pensée, l’objet d’une représentation. Un être pleinement conscient est donc capable de faire de toute chose l’objet d’une représentation donc d’y réfléchir, de se questionner à son sujet.

--> La conscience apparaît alors sous deux aspects : comme conscience immédiate ou aperception et comme conscience réfléchie ou réflexion. Lorsque la perception a pour objet l’intuition de la valeur morale de sa conduite, on parler de conscience morale c’est-à-dire du sentiment en apparence objectif et immédiat de ce qu’il y a de bon ou de mauvais, de juste ou d’injuste dans notre conduite.

--> On peut alors définir synthétiquement la conscience comme la faculté qui donne à l’homme l’intuition de ce qui existe en lui et hors de lui et qui le rend capable de réfléchir sur tout ce qui existe, en particulier sur sa condition et sur sa conduite.

Une seconde analyse…

--> On peut aussi partir de l’expérience propre, c’est-à-dire de notre vécu d’être conscient : que signifie être un être conscient, exister comme être conscient ?

--> On sait qu’on existe, on sait qu’on est soi (on a conscience de son identité ou de son ipséité) on sait qu’on est libre (on a conscience de l’indétermination de notre volonté : expérience du libre-arbitre).

--> On peut le formuler aussi sous cette forme : je sais que je suis, je sais qui je suis, je sais que je suis libre.

PROBLEMES

1. Une interrogation sur la connaissance de soi et la réalité de l’identité personnelle :

La conscience est conscience de soi c’est-à-dire qu’elle nous donne l’intuition de notre identité : celle de la possession d’un Moi accessible à la représentation personnelle. Deux genres de problèmes se posent :

--> L’un relatif à la possibilité de la connaissance de soi : Suis-je bien tel que j’ai conscience d’être ? La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ? La conscience est-elle un miroir fidèle ou un miroir déformant ? Autrui est-il l’obstacle ou le moyen de la prise de conscience de soi ?

--> L’autre relatif à la nature du Moi, à la nature de l’identité : Suis-je le même tout au long du temps ? Changer, est-ce rester le même ou devenir quelqu’un d’autre ? Je, est-ce bien Moi ?

2. Une interrogation sur la nature et l’origine de la conscience morale :

Deux faits sont remarquables : que l’homme éprouve des sentiments de signification morale (le remord, le regret, la culpabilité, la mauvaise conscience, la honte) ; et qu’il sache toujours en son fors intérieur quelle est la valeur de sa conduite, quels que soient le jugement des autres et la connaissance qu’ils ont de ses actions. D’où les questions :

--> La conscience morale est-elle connaissance objective du bien et du mal ? Ou bien n’est-elle qu’un effet de l’éducation ? Le sentiment subjectif du juste et de l’injuste est-il universel ou est-ce un produit de la culture ? Quel est l’origine de la morale ?

3. Une interrogation sur la réalité du libre-arbitre, à laquelle se relie une interrogation sur la possibilité d’une science de l’homme :

Le sentiment de la liberté de notre volonté est une donnée évidente et immédiate consubstantielle à la conscience de soi : un être conscient éprouve l’indétermination de sa volonté et la contingence de ses choix. Cependant :

--> Sommes-nous libres ou déterminés ? Se sentirlibre, est-ce être libre ? Le libre-arbitre est-il une donnée ou une illusion de la conscience ?

--> L’homme peut-il être objet de science ? Les sciences humaines sont-elles des sciences de l’homme ?

NOTIONS ASSOCIEES

Le moi : linguistiquement c'est le pronom par lequel le sujet se désigne lui-même une réalité existante et un sujet conscient. Psychologiquement, c’est le support stable des états psychiques et affectifs d’une personne, ce  qui en garantit l’unicité et la permanence, bref, ce qui est le fondement ontologique de son identité.

Le moi est invoqué comme cause explicative des comportements et comme source de la responsabilité (de l'imputation). Chacun est en effet capable de se reconnaître ou de se désigner (c’est moi), de s’attribuer des choses (c’est à moi) ou de s’imputer des actes (c’est moi qui...).

L’identité (latin idem, le même) : c’est d’abord pour une chose ou une personne le fait de ne pas différer de soi, cad de demeurer le ou la même par delà les variations de son apparence, qu’elles soient dues au temps où à la diversité des situations. C’est ensuite ce qui fait qu’une chose ou un être sont eux-mêmes, restent les mêmes : ce qui les fait être ce qu’ils sont. La notion d'identité suppose donc l’existence d’un noyau central invariant qui garantit la permanence, l’unité et l’unicité de la chose; c’est ce qui en garantit la substantialité, à quoi correspond la notion philosophique d’essence.

L’ipséité : la singularité existentielle et essentielle de chaque être conscient : chaque être conscient est un être singulier unique dans le temps.

Le libre-arbitre : la faculté qu’aurait l’être humain à opérer un choix sans y être contraint par la puissance d’une cause extérieure, donc sans être soumis à aucun déterminisme.

Le déterminisme : doctrine qui pose que l’existence de tout phénomène, naturel ou humain, s’explique comme effet nécessaire d’une cause

Le sujet : dans l’usage courant en philosophie le terme désigne l’homme en tant qu’être conscient.

La subjectivité : terme qui a deux sens ; l’un qui l’oppose à « objectivité », l’autre qui fait référence à la possession de la conscience. Dans le premier sens le terme désigne le caractère personnel d’un jugement. Dans le second sens il renvoie à l’expérience vécu de l’être conscient.

L’inconscient : par définition, ce qui est autre que la conscience, ce qui échappe à la perception consciente. Dans le sens de la psychanalyse c’est l’essentiel de l’activité psychique, dont l’activité consciente n’est que la partie émergente.

La personne : le terme exprime le statut de l’être humain tant qu'il est un être doué de conscience et de raison. Être une personne c’est, juridiquement et moralement, ne pas être une chose et donc ne pouvoir être traité comme telle : une chose a un prix, elle s’achète et se vend ; on peut la manipuler, la transformer etc. Ce qui est absolument interdit avec une personne, qui n’a pas de prix mais une dignité.

La dignité : A l’origine l’idée d’une valeur liée à la possession d’un statut (« être élevé à la dignité de commandeurs des arts et des lettes » etc). Appliqué à l’homme : valeur absolue, donc non mesurable, incommensurable, de chaque être humain parce qu’il est un être humain. Une réalité a une valeur relative lorsqu’on elle tient sa valeur de sa relation à quelque chose : les premiers dessins d’un enfant n’ont pas de valeur en eux-mêmes, ni pour tous, mais pour les parents de l’enfant. L’expression monétaire de la valeur relative (de l’équivalence), c’est le prix. Une réalité a une valeur relative lorsqu’on peut en fixer le prix. Lorsqu’une réalité a une valeur absolue, il est exclu qu’elle fasse l’objet d’un échange monétaire, marchand : il est interdit d’acheter et de vendre cette réalité.

Le respect : c’est le sentiment qui porte à accorder à quelqu'un de la considération en raison de la valeur qu'on lui reconnaît et à se conduire envers lui avec retenue. Pour Kant, c’est le seul sentiment moral ; il résume à lui seul toute l’attitude morale qu’on est en droit d’attendre d’un être humain.

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